L’enseignement du français au Maroc ne cesse de susciter débats et controverses quant à son efficacité, et sa capacité à doter les élèves de compétences linguistiques leur permettant une intégration fluide dans le marché du travail. Le Ministère de l’Education Nationale a, certes, initié plusieurs réformes dans le cadre de la vision stratégiques 2015-2030, lesquelles réformes ont été mis en œuvre par la promulgation de la loi cadre 51-17. Toutefois, le rôle des partenaires en l’occurrence les associations professionnelles reste prépondérant dans la déclinaison des projets de ladite loi.
Aujourd’hui Agadir 24 accueille M. Bouchaala Rachid ex enseignant du Français et membre de l’Association Marocaine des Enseignants de Français (AMEF) le Comité Provincial (désormais CP) de Tiznit depuis 2011. Nous l’accueillons en sa qualité de chargé de la communication au sein dudit CP.
Agadir 24 : L’AMEF est parmi les premières associations professionnelles au Maroc, Pourriez-vous nous en parler davantage ?
L’Association Marocaine des Enseignants de Français (AMEF) est affiliée à la Fédération Internationale des Professeurs de Français (FIPF), elle est certes l’une des premières associations professionnelles au Maroc, elle a été créée le 27 juin 1971. Cette création est d’autant plus importante qu’elle intervient alors que la littérature marocaine francophone connaît son plus bel essor. Le comité provincial de Tiznit est né en 2001, soit 30 ans plus tard.
Agadir 24 : Quels étaient vos objectifs lors de la création du Comité Provincial ?
Nos objectifs ne dérogent pas à ceux fixés par l’association mère, compte tenu, bien entendu, des spécificités provinciales. Notre CP œuvre à :
– regrouper toutes les personnes concernées par l’enseignement du français dans la province ;
– favoriser la mise en commun de leurs expériences et de leurs recherches pédagogiques en vue de promouvoir l’enseignement du français langue étrangère et d’améliorer les conditions générales et particulières de cet enseignement ;
– encourager et de valoriser l’initiative et la créativité des enseignants ;
– aider à la formation et au perfectionnement en langue et civilisation françaises et en didactique du français ;
– la promotion des littératures et cultures francophones, par des publications et des manifestations culturelles et pédagogiques ;
Agadir 24 : Quelles sont les actions que votre association a menées pour réaliser ses objectifs ?
Conformément à nos statuts, le CP de Tiznit a toujours mis l’enseignant de français au cœur de ses activités pédagogiques et culturelles. Ainsi, nous avons organisé plusieurs formations à visée didactique et pédagogique, notamment la formation sur le thème « la programmation neurolinguistique pour l’enseignement de français », ou encore celle intitulée « apprendre et enseigner avec TV5Monde ». Notre plan d’action englobe également des rencontres littéraires avec des écrivains marocains d’expression française, et d’autres actions à portée sociétale.
Agadir 24 : Devrions-nous comprendre par-là que votre action est exclusivement orientée vers l’enseignant ?
Bien que le plan d’action annuel du CP comporte des activités orientées vers les enseignants, nous n’avons pas perdu de vue l’élève. En effet, plusieurs activités lui ont été dédiées, citons à titre d’exemple l’organisation de « la caravane des œuvres » ; une activité regroupant enseignants de français et élèves de la première année du cycle du baccalauréat autour des trois œuvres au programme. Le CP a également participé à la 10ème édition du forum de l’étudiant. Un moment d’échange très enrichissant qui nous a permis, non seulement de répondre aux questions des étudiants, mais aussi d’avoir une idée claire du rapport qu’entretien l’étudiant avec le français et des difficultés auxquelles il fait face.
Agadir 24 : a l’instar d’autres associations vous avez subi les aléas de la pandémie, comment compteriez-vous rattraper le temps perdu ? Et quels sont vos projets d’avenir ?
Vous avez parfaitement raison, la pandémie qui se propage depuis déjà deux ans, a causé la suspension de nos activités qui, rappelons-le, revêtent principalement un caractère de proximité. L’impact est d’autant plus sévère qu’il est survenu à mi-parcours. Toutefois, nous estimons que les activités qui ont été organisées au cours des deux premières années du présent mandat, ont été riches aussi bien sur le plan qualitatif que quantitatif. Quant à votre deuxième question, le CP arrive au terme de son mandat ; une assemblée générale sera provoquée quand les circonstances y seront favorables. Nous espérons qu’une nouvelle génération d’enseignants animée par le souci de promouvoir l’enseignement de la langue française, prendra la relève et continuera ce que nous avons entrepris.
Propos recueillis par
Mohamed Dadsi
