(Avec la MAP)
Les travaux du troisième séminaire régional de haut niveau sur la conservation et la restauration de la mégafaune sahélo-saharienne se sont ouverts mardi 14 mars 2023, à Agadir, avec la participation des représentants de plus de 24 pays dont 16 de la région du Sahara et du Sahel.
Organisé par l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) en collaboration avec le Secrétariat de la Convention des Nations Unies sur les espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS), cet événement de trois jours, vise à adopter un plan d’action pour la conservation de la mégafaune sahélo-saharienne et de ses habitats, tel que mandaté par la COP13 de la Convention CMS. Un plan d’action qui sera présenté lors de la COP 14 prévue du 23 au 28 octobre 2023 à Ouzbékistan.
S’exprimant à cette occasion, le directeur général de l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF), Abderrahim Houmy, a indiqué que le Maroc ne cesse de déployer les efforts nécessaires pour concilier les exigences du développement économique et humain avec le souci permanent de conserver et de protéger sa biodiversité et de réhabiliter les équilibres écologiques des espaces naturels, en adéquation avec les recommandations des conventions internationales en la matière.
A cet effet, le Royaume a établi plusieurs aires protégées pour la conservation de la biodiversité, notamment le Parc National de Souss-Massa, le Parc National de Toubkal, le Parc National de Talassemtane et le Parc National de Khnifiss, a-t-il souligné.
Et d’ajouter que ces aires protégées offrent un refuge à la mégafaune sahélo-saharienne et permettent de préserver les habitats naturels de ces espèces.
Dans le cadre de la stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 », lancée par SM le Roi Mohammed VI, de nombreuses actions y sont menées pour protéger les espèces menacées d’extinction, selon l’ANEF.
Parmi les huit espèces ciblées par l’Action Concertée de la mégafaune sahélo-saharienne de la convention CMS, six sont présentes au Maroc, à savoir l’oryx algazelle, l’addax, la gazelle dama, la gazelle de Cuvier, la gazelle dorcas et le mouflon de Barbarie.
La région sahélo-saharienne se caractérise par des environnements terrestres arides uniques et une grande diversité d’espèces hautement adaptées et endémiques. Mais les populations de nombreuses de ces espèces ne cessent de décliner en raison des menaces auxquelles cette région est confrontée en raison de la croissance rapide de la démographie, du braconnage, de l’épuisement des terres et des ressources, de la désertification et des autres impacts du changement climatique.
Le 3ème séminaire régional de la convention CMS organisé au Maroc est l’occasion de faire le point sur les travaux relatifs à la mégafaune sahélo-saharienne qui sont en cours, d’envisager l’extension de l’action concertée à d’autres espèces et de discuter des sources de financement durables pour la mise en œuvre du plan d’action.
A rappeler que l’action concertée pour la Mégafaune Sahélo-Saharienne a été adoptée pour la première fois lors de la COP4 en 1994 à Nairobi (Kenya). Depuis cette date, les pays de la région sahélo-saharienne renforcent leurs efforts pour la conservation et la restauration de ces espèces.
Le Maroc, en tant que pays d’escale et de reproduction de plusieurs espèces migratrices de la faune sauvage, est signataire de la Convention CMS depuis en 1993.
Il a entrepris à ce titre, plusieurs actions phares relatives à l’application des dispositions de la convention CMS. Ces actions sont menées par l’ANEF, point focal de la Convention CMS.
Il est à souligner que le Maroc dispose actuellement du plus grand effectif de mouflons et de gazelle de Cuvier à l’état naturel, de la plus importante population de gazelle dama en semi-captivité et du plus grand stock d’oryx en semi-captivité dans son aire de répartition.
Par ailleurs, le Maroc a effectué le 1er programme de réintroduction de l’addax dans la nature à M’hamid Lghizlane.
En marge de l’ouverture du 3è séminaire régional sur la conservation de la mégafaune sahélo-saharienne, le Maroc et le Niger ont conclu un accord pour renforcer leur coopération bilatérale dans plusieurs domaines clés, notamment la conservation de la biodiversité, la gestion durable de la faune sauvage et des ressources halieutiques, le développement forestier et la lutte contre la désertification.
Cette initiative témoigne de la volonté des deux pays d’œuvrer ensemble pour protéger leur environnement et assurer un avenir.Une visite de terrain sera organisée au profit des participants à cette rencontre dans le Parc National de Souss Massa créé en 1991.