Le gouvernement a lancé une nouvelle session du dialogue social central au titre d’avril 2025, marquant une étape supplémentaire dans le renforcement de la concertation avec les partenaires sociaux et économiques.
Agadir24 a reçu une copie du communiqué diffusé par la présidence du gouvernement, dans lequel il est précisé que cette session s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Pacte national pour l’institutionnalisation du dialogue social, conformément aux Hautes Directives Royales.
Selon le communiqué, plusieurs réunions ont été tenues sous la présidence du Chef du gouvernement avec les centrales syndicales les plus représentatives, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et la Confédération Marocaine de l’Agriculture et du Développement Rural (COMADER). Ces rencontres ont permis d’évaluer les avancées enregistrées depuis les accords sociaux des 30 avril 2022 et 29 avril 2024, de suivre leur mise en œuvre, et de tracer les grandes lignes des prochaines étapes.
La tenue de cette session intervient dans un climat marqué par des réalisations concrètes en matière d’amélioration des revenus, de renforcement du pouvoir d’achat des travailleurs et d’élargissement de leur protection sociale, grâce à l’implication active de l’ensemble des parties prenantes.
Au niveau du secteur public, la première tranche de l’augmentation générale des salaires, fixée à 1.000 dirhams nets mensuels et répartie sur deux phases, a été versée le 1er juillet 2024. Elle a bénéficié aux fonctionnaires de l’administration publique, des collectivités territoriales et des établissements publics n’ayant pas profité de hausses précédentes. Toujours selon le communiqué, les dialogues sectoriels ont permis d’améliorer sensiblement les revenus de plusieurs catégories, notamment dans l’éducation nationale (plus de 17 milliards de dirhams), l’enseignement supérieur (2 milliards de dirhams) et la santé (3,5 milliards de dirhams).
Ces mesures devraient porter la moyenne nette mensuelle des salaires dans la fonction publique à 10.100 dirhams d’ici 2026, contre 8.237 dirhams en 2021. Le salaire minimum net mensuel passera ainsi de 3.000 à 4.500 dirhams sur cinq ans, soit une hausse de 50 %. Le coût global de ces revalorisations est estimé à 45,7 milliards de dirhams à l’horizon 2026.
Dans le secteur privé, le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) dans les activités non agricoles a été relevé de 15 %, passant de 2.638,05 dirhams à 3.046,77 dirhams. Le salaire minimum agricole garanti (SMAG) a, quant à lui, été augmenté de 20 %, atteignant 2.255,27 dirhams.
S’agissant de la protection sociale, le communiqué indique que les salariés ayant cumulé moins de 3.240 jours de cotisations pourront désormais bénéficier d’une pension de vieillesse dès 1.320 jours cotisés, avec effet rétroactif au 1er janvier 2023. Ceux qui ne remplissent pas cette nouvelle condition, ou leurs ayants droit en cas de décès, pourront récupérer l’intégralité de leurs cotisations salariales, ainsi que celles de l’employeur.
En parallèle, la révision du barème de l’impôt sur le revenu, entrée en vigueur le 1er janvier 2025, a permis d’augmenter le revenu net des travailleurs du public et du privé de plus de 400 dirhams par mois, pour un coût global de 6 milliards de dirhams.
Toujours selon le même communiqué, le gouvernement s’est engagé à verser la deuxième tranche de l’augmentation générale des salaires dans la fonction publique, d’un montant de 500 dirhams, en juillet 2025. Dans le secteur privé, une nouvelle revalorisation de 5 % du SMIG et du SMAG est prévue pour janvier et avril 2026, dans la perspective d’une unification progressive du salaire minimum d’ici 2028.
Concernant les dossiers catégoriels, le ministère de l’Intérieur poursuivra les discussions avec les syndicats autour du statut des fonctionnaires des collectivités territoriales, qui concerne plus de 84.000 agents. Une nouvelle réunion est fixée au 13 mai 2025. Par ailleurs, des chantiers de révision des statuts particuliers de plusieurs corps (ingénieurs, administrateurs, techniciens, inspecteurs du travail, etc.) seront ouverts afin d’améliorer leurs conditions professionnelles.
Sur le plan législatif, notamment pour la révision du Code du travail et la réglementation du travail syndical, le gouvernement prévoit la création de commissions spécialisées composées de représentants de toutes les parties, pour élaborer des textes consensuels répondant aux attentes des partenaires sociaux.
La session d’avril a également été marquée par l’engagement des partenaires à lancer une réforme des régimes de retraite, via la mise en place d’une commission nationale chargée de définir une vision partagée du futur système, en s’appuyant sur les principes fixés par l’accord social d’avril 2024.
Enfin, la réussite du dialogue social institutionnalisé passe, selon le communiqué, par la régularité des concertations sectorielles. Le Chef du gouvernement publiera à cet effet une circulaire destinée aux différents départements ministériels, tout en assurant le suivi des résultats issus de ces échanges.