Saoudi El Amalki
Après quasiment quatre ans de la fin de mandat, le gouvernement n’aura accompli aucun de ses « dix commandements », tel que promis à la veille de sa prise de pouvoir. Il savait déjà qu’il allait détenir les rênes au sortir de la pandémie, au cœur des affres de sécheresse et en plein sévices de la crise. Mais, son bilan est loin d’honorer tous ses engagements dont le plus décevant n’est autre que de relever le pari de 4% du PIB. A présent, on ne cesserait guère d’endosser ses déroutes cuisantes aux conséquences d’absence de pluviométrie et de conflits extérieurs et d’en faire le dindon de la farce…
Ces faux-fuyants dont il fait usage en vue d’éluder sa banqueroute cinglante sonnaient le glas dans leurs approches paupérisantes à l’égard des franges les plus déshéritées de la société et la classe moyenne par le biais des agressions quotidiennes de leur pouvoir d’achat. Jamais la cherté de leur vie n’a été aussi malmenante que pendant son passage aux commandes alors qu’il claironne sur tous les toits ses « réalisations hors pair ». Cette expression jubilatoire devient un refrain erroné qui résonne dans chaque sortie médiatique, quoique la réalité soit bien autre, aussi limpide que l’eau de roche…
Sans nulle vergogne, il rabâche des succès illusoires qui n’élisent domicile que dans son imaginaire, alors qu’il n’arrête jamais de maudire les expériences du passé bien que le parti majoritaire en ait fait partie de la totalité, depuis sa « confection » en 1977. Tout en sachant qu’il occupait, plus particulièrement ces derniers mandats, des postes clés des finances et de l’économie du pays. A cet égard, aura-t-il le culot de contredire l’échec criard du Plan Maroc Vert et de sa nouvelle facette Green Génération, puisque selon les rapports des institutions étatiques, on importe plus de 90 millards de dirhams, en revanche on exporte pas moins de 77 milliards ? N’est-ce pas là un fiasco des plus délirants sur un secteur qu’on croyait être le plus névralgique ?…
Le concept de « hors du commun » dont l’Exécutif ne cesse de faire allusion en ses discours, verse dans la caducité en face des vérités qui infirment toutes ses menteries. A l’exception des initiatives Royales qu’il n’ose point démentir ni s’approprier, notamment dans le domaine du Social, tout en faisant preuve de ses limites voire ses ratages durant la mise en œuvre de ces actions sociales, les programmes proposés au peuple ne sont ni efficients ni pérennes, à l’image de ses tentatives d’absorption du chômage. Au fait, à ce sujet, le gouvernement essuie également un revers des plus lancinants, à travers les formules désuètes de « forsa » ou encore « aourach ». Jamais l’exécutif n’a subi de tels revers dans le domaine de l’emploi comme celui-ci, car non seulement il n’a pas tenu promesse de créer un million de nouveaux postes pour les jeunes, mais et surtout en aura perdu encore davantage durant son règne chancelant…
Devant l’offre fade qu’il suggère au peuple marocain, paradoxalement en filigrane de « l’Etat Social » et en slogan de « on mérite mieux », le Maroc aura besoin d’un système social équitable et mérite bien mieux qu’un « ramassis » d’oligarques et de rentiers dont le profit personnel l’emporte sur l’intérêt général ! De quel « visage » aura-t-il du toupet de défendre un si veule bilan devant des populations médusées, en fin de compte ? La trompette répétera-t-elle la même partition de la tromperie ? La corde du mensonge est courte, a-t-on bien l’habitude de dire en de pareilles circonstances !