Par Mohammed Tafraouti
La ville d’Agadir a accueilli une rencontre régionale sous le thème : « Genre et capacité d’adaptation au climat dans la région de Souss-Massa : vers une adaptation inclusive et durable ». Cet événement s’inscrit dans le cadre des activités du projet « Soutien aux bases de la planification et du financement durable de l’adaptation au Maroc – PNA », mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en partenariat avec la Direction du Développement Durable et avec un soutien financier du Fonds vert pour le climat (FVC).
La rencontre a été organisée en partenariat avec la Direction régionale de l’environnement de Souss-Massa et le Forum Marocain Africain International des Femmes Leaders (MAIWFL), dans le cadre du plan de communication et de sensibilisation élaboré par le projet PNA-FVC.
L’événement comprenait deux sessions scientifiques animées par des experts et des acteurs aux parcours et perspectives variés. Elles ont été modérées respectivement par M. Jalal El Moata et Mme Latifa Fouiri.
Cette rencontre a permis de renforcer la compréhension des acteurs locaux quant à l’importance de l’intégration de l’approche genre dans les processus d’adaptation aux changements climatiques à l’échelle régionale. Elle visait également à accroître l’engagement des acteurs locaux dans les initiatives liées à l’adaptation au changement climatique dans leurs territoires.
L’événement a constitué une opportunité précieuse pour favoriser les échanges et le partage d’expériences entre les acteurs locaux sur l’adaptation inclusive et durable aux changements climatiques. Les participants ont exploré les moyens d’intégrer l’approche genre dans les stratégies d’adaptation et ont abordé les impacts différenciés du changement climatique sur les femmes et les hommes selon les milieux et les catégories sociales. Ils ont également discuté des possibilités qu’offrent les politiques nationales et régionales pour intégrer la dimension genre dans les initiatives climatiques, en tenant compte d’indicateurs spécifiques permettant d’évaluer l’impact des projets d’adaptation climatique.
Les discussions ont porté sur les moyens de renforcer le leadership féminin dans les secteurs prioritaires pour l’adaptation, notamment l’agriculture, la gestion des ressources en eau, les énergies renouvelables et les infrastructures. L’événement a également exploré les mécanismes financiers et les partenariats internationaux soutenant les initiatives climatiques tenant compte du genre.
M. Jalal EL MOATA du Programme des Nations Unies pour le développement à Rabat, a ouvert la rencontre en présentant le contexte et les objectifs de l’événement, en mettant en avant les résultats attendus des diverses interventions scientifiques programmées. Il a également rappelé l’existence du plan régional d’adaptation de Souss-Massa et l’importance de l’intégration de l’approche genre dans son élaboration.
Mme Bouchra Benchekroune, représentante du ASSOCIATION « MOROCCAN AFRICAN INTERNATIONAL FORUM FOR WOMEN LEADERS (MAIFWL), a souligné que le monde est aujourd’hui confronté à de grands défis environnementaux aggravés par les changements climatiques. Elle a insisté sur la nécessité d’une mobilisation internationale urgente et d’une approche inclusive plaçant l’humain, et particulièrement les femmes, au cœur des solutions. Selon elle, l’intégration de l’approche genre n’est plus une option mais une nécessité absolue pour une adaptation efficace et durable face aux crises climatiques.
Elle a également mis en avant la région de Souss-Massa comme un modèle en matière d’adaptation climatique, grâce à une synergie exemplaire entre les acteurs publics, privés et associatifs. Cette dynamique régionale a permis la mise en œuvre d’initiatives innovantes pour une gestion durable des ressources en eau – un enjeu prioritaire dans une région soumise à une forte pression hydrique – ainsi que le développement des énergies renouvelables, notamment à travers des projets pionniers dans le domaine solaire. Mme Benchakroun a également souligné l’importance de la sensibilisation et de l’implication des communautés locales, avec un accent particulier sur l’autonomisation des femmes afin de renforcer leur rôle dans la résilience environnementale.
Elle a rappelé que le Forum Marocain Africain International des Femmes Leaders (MAIWFL) place l’approche genre au cœur de ses préoccupations stratégiques. Son objectif est de renforcer la participation des femmes dans la prise de décision, notamment en ce qui concerne le climat et le développement durable. Le forum vise ainsi à créer des espaces de dialogue et d’échange d’idées afin de promouvoir la coopération et le partage des meilleures pratiques, tout en soutenant des projets innovants intégrant pleinement la dimension genre dans les politiques publiques. Il encourage également les initiatives régionales et nationales visant à renforcer la résilience climatique en impliquant activement les femmes.
Cette rencontre constitue une étape clé pour renforcer la coordination entre les acteurs et développer une réflexion commune en vue de solutions innovantes, inclusives et durables.
M. Mohammed Doha, représentant de la région de Souss-Massa, a présenté les contributions de la région aux programmes d’adaptation au changement climatique, mettant en avant l’existence d’un plan régional de lutte contre le réchauffement climatique. Il a souligné l’engagement de la région dans la stratégie nationale et l’intégration du changement climatique dans son Plan de Développement Régional (PDR).
Mme Khadija sami a quant à elle abordé les impacts des changements climatiques sur le genre, en rappelant que la dernière décennie (2011-2020) a été la plus chaude jamais enregistrée et que le réchauffement climatique atteindra +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle d’ici les années 2030, quelles que soient les mesures prises. Elle a souligné que les dérèglements climatiques accentuent fortement les inégalités, la perte de biodiversité et l’insécurité alimentaire, ce qui pourrait menacer la stabilité mondiale.
Mme sami a également insisté sur l’écart important entre le rôle des femmes dans le développement humain et les bénéfices qu’elles reçoivent en raison de politiques climatiques inéquitables. Le Maroc a ratifié plusieurs accords internationaux affirmant le principe de l’égalité des sexes dans le contexte du changement climatique. Ces accords reconnaissent l’importance d’intégrer la perspective genre dans les politiques et initiatives environnementales pour relever les défis mondiaux liés aux changements climatiques.
Les engagements du Maroc témoignent de sa vision claire en faveur de la justice sociale et environnementale. Le pays poursuit ses efforts pour garantir un avenir climatique plus équitable et juste pour tous, en mettant l’accent sur l’autonomisation des femmes et le renforcement de leur rôle dans la réponse aux changements climatiques.
Mme Zahra Ouhmou, de la Délégation du Plan à Agadir, a présenté les statistiques de genre dans la région de Souss-Massa ainsi que les avancées en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes et des filles, dans le cadre de l’objectif 5 des Objectifs de Développement Durable (ODD 5). Elle a rappelé les objectifs de développement durable, défini le contexte de l’ODD 5, identifié les défis associés et décrit les outils de suivi et d’évaluation de ces objectifs. Elle a également mis en avant les données démographiques des femmes et leur situation sociale en 2024, notamment le taux de mariage et de fécondité, ainsi que les opportunités d’éducation et l’égalité des sexes, qui ont connu une amélioration notable dans l’indice de parité entre les sexes au cours des deux dernières décennies. Il existe désormais une parité dans les taux de scolarisation entre filles et garçons à tous les niveaux d’enseignement.
Elle a également abordé la question de la participation économique des femmes, du taux d’emploi et de l’activité économique, ainsi que de la pauvreté multidimensionnelle chez les femmes. En milieu urbain, ce taux est passé de 19,0 % à 5,6 %, tandis qu’en milieu rural, il a chuté de 55,9 % à 27,7 %.
Mme Ouhmou a en outre présenté des données statistiques sur les violences faites aux femmes et les réformes en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles au Maroc. Elle a évoqué l’inscription du principe d’égalité dans la Constitution, l’adoption de lois et de réformes renforçant les droits des femmes, ainsi que la mise en œuvre de politiques et stratégies pour atteindre l’égalité des sexes. Elle a également mentionné le lancement de programmes de soutien aux droits des femmes et à l’égalité sociale, ainsi que les diverses avancées dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes et dans le partage des tâches domestiques non rémunérées. Elle a précisé que les femmes consacrent en moyenne cinq heures par jour aux tâches ménagères non rémunérées, soit 21,2 % de leur temps quotidien. En milieu rural, ce chiffre atteint 5 heures et 33 minutes, représentant 23,4 % du temps journalier, contre 4 heures et 38 minutes en milieu urbain, soit 19,7 % du temps quotidien. Ce temps est sept fois supérieur à celui consacré par les hommes (3,3 %).
M. Abdelkrim Aourik, représentant la Société Régionale Multiservices Souss-Massa (SRM-SM), a ensuite expliqué la raison d’être de cette institution, fondée récemment le 15 octobre 2024, en tant qu’acteur clé du développement durable et de la modernisation des services publics dans la région. Il a précisé que la société est chargée de la distribution d’eau potable, d’électricité et d’assainissement liquide, ce qui permet d’améliorer l’efficacité et la cohérence de ces services essentiels. Il a évoqué la réforme et le développement du secteur de la distribution, l’amélioration de la gestion des services publics, le rapprochement des services des citoyens via la création de représentations au niveau des provinces et préfectures, ainsi que la généralisation de l’accès aux services du secteur dans toute la région afin de réduire les disparités sociales, notamment en milieu rural. Il a également abordé l’optimisation des investissements publics, la poursuite de la généralisation des raccordements aux réseaux d’eau, d’assainissement et d’électricité dans les zones insuffisamment équipées, tout en réduisant les chevauchements d’intervention dans le même espace géographique.
M. Aourik a souligné que l’institution vise à mobiliser des ressources en eau non conventionnelles pour compenser le déficit en eau potable causé par les années successives de sécheresse, la rareté des précipitations et l’épuisement des nappes phréatiques. Il a également insisté sur la généralisation des réseaux de réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation des espaces verts et des terrains de golf.
Il a ensuite présenté la stratégie de responsabilité sociale et environnementale (RSE – SRM-SM), qui repose sur plusieurs axes : l’ancrage territorial, l’éducation et la culture, l’emploi et le développement des compétences, la technologie, la création de richesse et de revenus, l’investissement social, ainsi que la prévention de la pollution, l’utilisation durable des ressources, l’adaptation et la lutte contre le changement climatique, la protection et la restauration de l’environnement naturel. Il a également mis en avant l’adoption de principes d’intégrité dans la performance, la lutte contre la corruption, l’engagement responsable, la concurrence équitable et le renforcement de la responsabilité sociale au sein de la sphère d’influence de l’institution, en promouvant la diversité et l’égalité des sexes.
Pour l’année 2025, l’institution a prévu plusieurs actions majeures, dont la généralisation de la réutilisation des eaux traitées dans toutes les stations de la région Souss-Massa. Sur le plan social, elle a lancé l’initiative « Un cartable pour tous » dans le cadre de la première campagne de distribution de fournitures scolaires. Par ailleurs, M. Aourik a mentionné la transition énergétique et la décarbonation du traitement des eaux grâce à l’installation de réservoirs de gaz dans les stations d’épuration (STEP) afin de récupérer le biogaz et d’assurer une autosuffisance énergétique. Il a aussi évoqué l’adoption d’un réseau intelligent et la lecture à distance des compteurs, ainsi que la surveillance continue des déchets côtiers, contribuant ainsi à réduire l’empreinte carbone et environnementale.
Mme Fatiha Fdil a ensuite abordé les grandes lignes de la stratégie nationale de l’eau et son intégration de la dimension genre. Elle a présenté les données climatiques et les tendances des ressources en eau à l’échelle nationale et régionale, précisant les axes de cette stratégie et les domaines d’intégration de l’approche genre dans le secteur de l’eau. Elle a décrit les interventions de l’Agence du Bassin Hydraulique Souss-Massa, mis en avant les infrastructures hydrauliques existantes, et détaillé les mesures prises ainsi que les perspectives d’avenir du secteur. Les principaux axes de la stratégie nationale de l’eau portent sur la gestion de la demande et l’amélioration de son efficacité, la gestion et le développement des ressources hydriques, la préservation des ressources en eau, la protection de l’environnement naturel et des zones vulnérables, ainsi que la réduction des risques liés à l’eau et l’adaptation au changement climatique. Elle a également souligné l’importance des réformes juridiques et institutionnelles, de la modernisation des systèmes d’information et du renforcement des capacités et compétences.
Mme Nadia Ayane, de l’Agence des Eaux et Forêts, a traité du contexte et des défis liés à l’autonomisation des femmes rurales dans le cadre de la stratégie « Forêts du Maroc ». Elle a mis en avant l’approche participative, visant à impliquer les individus et les communautés dans la prise de décision, et souligné le rôle clé des femmes dans la durabilité des ressources naturelles. Elle a insisté sur les défis qu’elles rencontrent pour accéder aux ressources et aux prises de décision, malgré leur rôle central dans la gestion des ressources naturelles et la préservation des savoirs traditionnels, qui renforcent la résilience des écosystèmes et améliorent les conditions de vie en milieu rural.
Enfin, M. Mohammed Tafraouti a souligné le rôle des médias environnementaux dans l’accompagnement des problématiques climatiques et de l’approche genre au Maroc. Il a insisté sur leur importance dans la sensibilisation aux risques du changement climatique et sur la nécessité d’intégrer la dimension genre pour garantir des actions inclusives et équitables. Il a appelé à un investissement accru dans les médias environnementaux et à la formation des journalistes pour couvrir ces enjeux de manière professionnelle. Il a conclu en affirmant que les médias environnementaux constituent un outil essentiel pour sensibiliser à la lutte contre le changement climatique et
promouvoir l’égalité des sexes, contribuant ainsi au développement durable et à la justice sociale.
Mme Fatima Chaâbi, militante des droits humains et membre de l’institution constitutionnelle du Conseil national des droits de l’Homme, a défini le concept de genre dans le cadre des références encadrantes, telles que la Constitution marocaine, qui consacre de nombreux droits, notamment l’égalité, le climat et le droit à l’environnement. Elle a également évoqué les conventions internationales ratifiées par le Maroc, qui ont un caractère contraignant pour l’État marocain. Parmi elles figurent la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, la Convention relative aux droits des personnes en situation de handicap, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ainsi que les accords relatifs au climat.
Mme Chaâbi a rappelé certains axes de travail de la commission permanente chargée de la parité, de la non-discrimination et des nouvelles générations des droits de l’Homme, notamment le droit d’accès à l’eau, l’égalité et l’autonomisation des femmes. Elle a longuement expliqué et analysé les effets directs et indirects de la privation d’eau sur les femmes et les enfants, ainsi que ses répercussions sur la santé, la sécurité physique, la vie quotidienne et familiale, en plus des contraintes vécues. Elle a également évoqué la caravane « Adrar », organisée par la coalition régionale pour les droits environnementaux, et les constats qu’elle a permis de dresser, nécessitant l’intervention des élus et des acteurs locaux.
De son côté, M. Jalal El Moata, responsable du projet du Plan national d’adaptation au changement climatique et du Fonds vert pour le climat au sein du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), intitulé « Soutien aux bases de la planification et du financement durables de l’adaptation au Maroc », a précisé certains aspects des changements climatiques. Il a défini ces derniers comme des modifications à long terme des conditions météorologiques, incluant l’élévation de la température moyenne mondiale, les changements dans les régimes de précipitations et l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes. Ces changements sont principalement dus aux activités humaines, en particulier aux émissions de gaz à effet de serre.
Il a défini l’adaptation aux changements climatiques comme un ensemble de mesures visant à modifier les systèmes naturels et humains en réponse aux impacts actuels ou prévus de ces changements, afin de réduire la vulnérabilité et tirer parti des opportunités émergentes. M. El Moata a ajouté que le rapport AR5 souligne que les risques climatiques représentent une menace pour le développement, en particulier pour les populations pauvres et marginalisées. Quant au sixième rapport (AR6), il insiste sur le fait que les risques climatiques deviennent de plus en plus graves, destructeurs, interconnectés et irréversibles.
Il a expliqué le concept des risques climatiques, introduit dans le rapport AR5, qui résulte de l’interaction dynamique entre les aléas climatiques, le niveau d’exposition et la vulnérabilité des systèmes humains ou environnementaux concernés. La vulnérabilité, quant à elle, a été définie différemment entre le quatrième rapport (AR4) et le cinquième rapport (AR5) du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Dans l’AR4, elle était déterminée par quatre éléments principaux : l’exposition, la sensibilité, l’impact potentiel et la capacité d’adaptation. Dans l’AR5, elle est devenue un élément constitutif du risque et est définie comme la susceptibilité ou la prédisposition à être affecté par des impacts négatifs. Elle inclut à la fois la sensibilité biophysique et socio-économique ainsi que la capacité d’adaptation.
M. Jalal El Moata a expliqué que l’objectif principal du projet, dans lequel s’inscrit cette rencontre, est la mise en place d’une infrastructure solide comprenant des outils techniques, institutionnels et organisationnels. Cette infrastructure sera dédiée à la collecte de données et d’informations permettant une évaluation continue de la vulnérabilité et l’identification des mesures d’adaptation prioritaires. Cette approche aboutira à un ensemble de projets viables et prêts à être financés, ainsi qu’à une stratégie de financement impliquant à la fois le secteur public et le secteur privé.
Les résultats visés par le projet concernent principalement le renforcement du cadre institutionnel de la planification de l’adaptation, la sensibilisation aux niveaux national et régional, ainsi que l’appui aux plans régionaux d’adaptation dans cinq régions pilotes. L’objectif est d’intégrer l’adaptation dans le programme de développement régional et l’aménagement du territoire dans les régions de Souss-Massa, Drâa-Tafilalet, l’Oriental, Béni Mellal-Khénifra et Marrakech-Safi. Le projet vise également à renforcer les bases du financement durable de l’adaptation. Un budget de 2 329 236 dollars est alloué à ce projet, qui s’étalera sur 36 mois.
Parmi les résultats spécifiques du projet figurent la création et l’opérationnalisation d’une structure de coordination et de gestion de l’adaptation aux niveaux national et régional, la mise en place d’un système national et régional de suivi et d’évaluation de l’adaptation, ainsi que des actions de communication et de sensibilisation pour soutenir une planification efficace. Le projet intègre aussi une approche sensible au genre dans les processus de planification gouvernementale et l’évaluation des risques et vulnérabilités climatiques dans les principaux secteurs des cinq régions ciblées.
M. Jalal El Moata a précisé que le projet prévoit l’élaboration de cinq plans régionaux d’adaptation et leur intégration dans le développement régional, ainsi qu’un financement durable de ces plans. Il encourage également la participation active du secteur privé et le renforcement de sa capacité à soutenir l’adaptation, tout en incitant les investissements privés dans ce domaine.
M. Lahoucine AMZIL, chercheur en géographie à l’Université Mohammed V de Rabat, accompagné de MM. Ibrahim Amhedan et Ibrahim Rami, a présenté une étude intitulée « Les dynamiques résilientes des femmes de l’oasis de Tiout et la dualité des rôles », illustrée par une vidéo sur l’approche genre et le changement climatique à Tiout.
Le film révèle l’interaction des femmes de l’oasis de Tiout avec les défis environnementaux, sociaux et économiques, mettant en évidence la diversité des rôles qu’elles assument. Il reflète leur capacité d’adaptation face aux conditions difficiles telles que le changement climatique, la rareté des ressources en eau et les mutations économiques.
Parmi les stratégies de résilience figurent la diversification des sources de revenus, le recours aux savoirs traditionnels et la participation à des initiatives locales de préservation de l’environnement. La dualité des rôles apparaît dans le fait que ces femmes assument à la fois des responsabilités économiques, sociales et familiales : elles travaillent dans l’agriculture et l’élevage tout en accomplissant les tâches domestiques et en prenant soin de leur famille. Elles participent également à des activités communautaires et à des coopératives, ce qui renforce leur impact sur le développement de l’oasis.
La force du film et de cette initiative réside dans leur capacité à mettre en lumière la résilience et la détermination des femmes de l’oasis de Tiout face aux défis, malgré la lourde charge qu’elles portent.
Il convient de noter que cette rencontre a réuni plus de 60 participants représentant divers acteurs régionaux concernés par le changement climatique, notamment les institutions gouvernementales, les élus, la société civile, les médias, les organisations professionnelles, les universités et les chercheurs.
À noter que la région de Souss-Massa fait partie des cinq régions pilotes soutenues par le projet PNA-FVC pour l’élaboration d’un « Plan d’adaptation et de développement résilient au climat ».