Agadir 24/Saoudi El Amalki
Un peu partout dans le monde, on tient chaque an un carnaval spécifique aux traditions séculaires de telle ou telle contrée.
De Rio de Janeiro au Brésil, de Jakarta en Indonésie, de Lisbonne au Portugal, de Cadix en Espagne, de Tenerife aux Îles Canaries et bien d’autres, les carnavals constituent un moment de liesse et d’allégresse. Dans la province d’Inezgane Aït Melloul, la société civile tient aussi le sien, chaque année dans les artères des villes et places de D’cheira et Inezgane pour pérenniser ce rituel annuel, juste après l’Aïd Al Adha. Mais, à coup sûr, en cette présente occasion, l’imagination s’est résolument manifestée puisque les initiateurs ont donné libre cours à leur substance grise pour enfanter des prestations encore plus hallucinantes aussi bien dans la forme que dans le contenu.
C’est ainsi qu’on a mis en marche un défilé grandiose, digne des somptueux carnavals de la planète, avec des marges interminables de plus de quatre mille participants, vêtus en parures burlesques et de tuniques renvoyant aux ancêtres amazighs et aux rites de l’antiquité, en matière d’objets et d’outils à connotation historiques.
Après cette chevauchée fantasmagorique, les exhibitionnistes se rendent dans la grande esplanade splendidement pavoisée en la circonstance, en vue d’y tenir des prestances artistiques, sous les ovations délirantes du public. Il convient de souligner que ce carnaval auquel les autorités, les forces sécuritaires, les composantes de la province prêtent assistance, se déroule dans l’ordre total et la sécurité parfaite, dans le moindre incident qui puisse perturber son déroulement, en dépit de réticences émises par certaines réactions contestataires.
Il n’en demeure pas moins évident que le carnaval Boujloud qu’on appelle également Bilmaoun Bidmaoun, aura représenté, cette année plus particulièrement une force créative hors pair, à travers des trouvailles de haute facture et de ce fait, répond à toutes les réserves des détracteurs. Il va sans dire pareillement que cet esprit inventif dont a fait preuve une flopée de jeunes créateurs, a bien imprimé à cette fiesta tout le rayonnement requis, puisque les grandes foules qui ont suivi de bout en bout, le cortège chatoyant de couleurs et d’expressions, se sont montrées hilarantes tout au long de ces festivités.
Face a l’ampleur spontanée que revêt ce cérémonial ancestral, il est judicieux d’en receler les origines, les natures et les raisons qui ont incité à la commémoration de ce symbole de manière discontinue et progressive, au fil des ans. Les historiens ou encore les sociologues et les anthropologues sont appelés à dénicher le secret de ce rassemblement qui, au début, se limitait à se vêtir des peaux d’ovins au lendemain de la fête du sacrifice et s’exhiber dans les rues des quartiers pour effrayer les petits enfants. Mais, à présent, le carnaval s’approprie de dimensions beaucoup plus porteuses d’interprétations historiques, à travers l’émergence géante des personnalités amazighes. A ce rythme, le carnaval aura sans nul doute, des retombées positives sur le tourisme régionale, tel que celui Cologne en Allemagne, de Londres de la Grande Bretagne, du Québec au Canada ou de la Barbade aux Caraïbes…