Saoudi El Amalki
Depuis 1994, le Maroc tentait de s’adjuger l’honneur de tenir en son sein la coupe du monde de football, soit cinq tentatives qui sont tombées à l’eau. Il faut bien dire qu’à chaque fois, le dossier marocain mis en lice ne convainquait pas la FIFA, hormis peut-être, en Afrique du Sud en 2010 où le royaume était l’objet d’une vile machination votative de dernière minute. Cette fois, ce fut la bonne, en compagnie des pays de la péninsule ibérique; l’Espagne et le Portugal. À cet égard, il serait sans doute, nécessaire de magnifier la persévérance et la ténacité du Maroc à vouloir abriter la plus prestigieuse messe du football planétaire de tous les temps. D’autant que le Maroc fut toujours une grande nation de ce sport, à travers l’histoire, puisqu’il fut le premier pays africain à y participer en 1970 en terre mexicaine, le premier pays d’Afrique à franchir le cap du 1er tour en 1986 dans le même pays organisateur et le premier pays africain à jouer les demies finales au Qatar…
C’est dire combien notre pays est fan du football au sein duquel des légendes scintillent dans le firmament du football mondial, notamment en Europe, depuis le début du siècle dernier, en particulier Larbi Ben M’barek, Akesbi, Abderahmane Ben Mahjoub, Abdallah Antaki, Bettach… Ce n’était alors que partie remise pour une nation qui était de tout temps, procréatrice des gloires de la balle ronde. Aujourd’hui, le football a pris des dimensions beaucoup plus compliquées que par le passé, en étant une véritable industrie économiquement parlant. Tout en considérant l’âpreté de l’exercice, le Maroc y met le paquet pour honorer cette glorification internationale. C’est une réelle opportunité qui se présente, quoique des voix soient réticentes quant à l’inutilité de l’examen considéré comme source de gaspillage pour un pays à cours de ressources. Mais, l’engagement du Maroc à ce rendez-vous mondial ne prête plus à polémiquer sur l’intérêt de ce choix…
Cependant, il est fort nécessaire de tirer profit de cette somptueuse manifestation pour toutes les régions du Maroc et non seulement les six lieux qui abriteront les compétitions de la coupe du monde 20230. En fait, la préparation de cette épreuve devrait inclure les régions de l’est, Draa Tafilalet, Béni Mellal, Guelmim Oued Noun et les provinces du sud bien que celles-ci vivent une dynamique infrastructurelle sans précédent. C’est une possibilité d’assurer une justice spatiale dans tous les coins du royaume en vue d’éviter toute frustration ou encore approfondir les inégalités interrégionales. Cette coupe du monde est une aubaine pour un essor global, complétant l’impulsion des grands chantiers en cours dans nombre de composantes du territoire national. C’est également une motivation revigorante afin d’étendre ce décollage plus particulièrement dans les milieux précarisés au monde rural et aux périphéries des villes satellitaires…