Les travaux de la 7ème édition du Salon international des technologies de l’eau et de l’assainissement (SITeau), qui offre une plateforme de rencontre et d’échanges entre les parties prenantes nationales et internationales impliquées dans les secteurs de l’eau, de l’assainissement, de l’énergie par l’eau et pour l’eau, se sont ouverts, mardi à Casablanca.
Le salon se propose d’explorer la place de l’eau dans le nouveau modèle de développement, intégrant les paradigmes « changements climatiques, transition écologique et territoires », en vue de proposer des solutions innovantes, et de contextualiser des méthodologies et des scénarios de gouvernance améliorée, ont souligné les organisateurs.
S’exprimant à cette occasion, M. Khalid Safir, Wali, Directeur général des collectivités territoriales au ministère de l’Intérieur, a fait savoir que « le thème de cette conférence eau, territoires et durabilité est particulièrement important au moment où notre pays est appelé à faire face à des défis majeurs liés à l’eau ».
« Pour faire face à ces défis, et sur Hautes instructions royales, notre pays dispose d’un important programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (ANAEPI), étalé sur la période 2020/2027 avec un cout de 115,37 milliards DH », a notamment souligné M. Safir.
« A travers ce programme sont envisagés le renforcement de alimentation en eau potable au milieu rural, la sécurisation et le renforcement de l’approvisionnement en eau potable au milieu urbain, le développement de l’offre des ressources en eau non conventionnelle, la préservation de la qualité de l’eau et la réutilisation des eaux usées, l’économie d’eau, la gestion de la demande et la valorisation de l’eau à l’usage », a expliqué M. Safir.
Il a de même souligné que « le programme d’assainissement liquide mutualisé et de réutilisation des eaux usées traitées (PNAM) permettra l’augmentation du cout de raccordement au niveau urbain à plus de 90pc et à 80pc au niveau des centres chefs-lieux des communes (CCLC) ».
Pour sa part, la représentante de la CGEM, Assia Benhida a rappelé que « le rapport de la Commission Spéciale sur le Nouveau Modèle de Développement relève un risque de basculement élevé vers la pénurie d’eau à l’horizon 2030, ça veut dire demain, renforcé par le changement climatique, qui accentue de 25% la fréquence des sécheresses ».
Et d’ajouter que « la disponibilité en eau par habitant dans notre pays est passée de 3500 m3 par personne et par an en 1960, à 731 m3 par personne et par an en 2005, pour n’atteindre que 645 m3 en 2015, soit un niveau bien en deçà du « niveau de pauvreté hydrique » établi à 1 000 m3 par personne et par an ».
« Les projections 2050 estiment aussi que la dotation hydrique ne serait que de 510 m3 par habitant et par an, plaçant le Maroc en-dessous du niveau de « stress hydrique extrême », a-t-elle dit, ajoutant que « devant ces défis, un changement de paradigme dans les modes de production et de consommation est essentiel ».
« En dépit des efforts déployés par l’Etat et que je tiens à saluer, nous n’arrivons pas encore à améliorer, de manière significative, le taux de circularité de l’eau et à réduire son gaspillage et sa pollution. Pour cela, des actions ciblées et à fort impact doivent être déployées en urgence auprès des entreprises et des ménages, pour, d’une part, réduire leur consommation d’eau et la charge polluante de leurs rejets, et d’autre part, traiter de façon responsable ces rejets et réutiliser un maximum de ces eaux », a-t-elle indiqué.
« Comme préconisé par le NMD, la CGEM appuie la création d’une Agence Nationale de Gestion de l’Eau dont la mission principale serait de traiter cette ressource selon une approche intégrée, de l’amont à l’aval », a-t-elle également plaidé.
Le vice-président de la Coalition Marocaine pour l’Eau (COALMA), Mohamed Fikrat a mis l’accent sur l’importance de l’organisation de cet événement, notamment en matière de sensibilisation et de recherche de nouveaux outils pour préserver cette ressource.
Au menu de ce salon, organisé par Field Attitude et la Coalition Marocaine pour l’Eau sous l’égide du ministère de l’Industrie et du Commerce, figurent une exposition des métiers de l’eau, de l’assainissement et de l’énergie avec un espace dédié aux Start up, une conférence internationale de haut niveau en partenariat avec COALMA et une séquence “intergénérationnelle” qui rassemblera des “jeunes” et des “anciens” pour un échange et un transfert d’expérience.
Le programme de cette édition de trois jours qui connaît la participation d’acteurs publics et privés, d’académiciens, d’organismes internationaux, de la société civile et d’élus, prévoit aussi une formation sur les aspects juridiques et institutionnels de l’eau et des rencontres BtoB.
(Avec la MAP)
.