fr.Agadir 24 /Saoudi El Amalki
Faut-il verser dans un triomphalisme démesuré ou se cantonner dans un misérabilisme déraisonné, à propos du tourisme national, plus précisément au sein d’une station balnéaire renaissante comme la destination d’Agadir ? Se conformant au constat de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) qui se plaît d’encenser la reprise fulgurante du secteur, marquée de résilience et de croissance juste après la période pandémique, il est bien certain que des paramètres spécifiques justifient cette tendance, tel que la diversité du produit, l’attrait hospitalier ainsi que l’exotisme qu’offrent ses villes impériales et le dépaysement que confèrent des sites variés, allant des déserts onduleux à perte de vue et ses falaises mirifiques à longueur des côtes…
Ces atouts potentiels qui caractérisent le tourisme marocain font émerger son positionnement pionnier en Afrique, en dépit de la persistance de nombre de déprédations qu’il va falloir transcender. Avec plus de 17, 4 millions de visiteurs, 112 milliards de dhs en 2024, comment ne pas en être optimiste raisonné pour un sort plutôt prometteur ? Certes, comparer ces prouesses à celles d’un pays comme la France qui a accueilli une centaine de touristes internationaux en même année, il y a de quoi être pessimiste quant à cette âcre différence. Antonio Gramsci, le penseur marxiste italien disait un jour, dans ce sens : « Il faut allier le pessimisme intelligent à l’optimisme de la volonté ! ». Cette citation de l’intellectuel organique transalpin, incite donc à la modération…
En fait, une destination balnéaire recherchée, tel qu’Agadir qui, à l’époque, était promue à un tourisme beaucoup plus porteur, en raison de son potentiel à la fois attractif par l’aspect moderniste, superbement conforté par ses vertus naturelle et climatique, ainsi que ses capacités infrastructurelle et managériale, a connu par la suite, une déliquescence hallucinante, due sans nul doute, tout d’abord à un renoncement ostensible de la part des services centraux de tutelle, mais également à une défectuosité en gouvernance des intervenants locaux et régionaux dans le secteur. Il va sans dire que l’abandon auquel était soumise la station balnéaire d’Agadir, à travers les planifications centrales du pays, impactait durement la relance du secteur touristique…
Actuellement, sans avoir nullement l’intention de s’étendre sur cette décrépitude qui a perduré des décennies, pour ne pas verser justement dans un catastrophisme tant défaitiste que dépressif, il paraît bien que les composantes de la ville s’attellent à se ragaillardir pour redorer le blason du tourisme égaré à commencer par le relooking de la ville dont le Roi a lancé en février 2020 les premiers jaillissements. Il est alors loisible de poursuivre cette dynamique pour un redressement et une reviviscence effectifs de la révolution du secteur par le relèvement du volume litier, la multiplicité de l’aérien direct, la qualification du personnel hôtelier, la rehaussement des diverses constituantes du secteur, la digitalisation de services et la diversification et la promotion du produit…