La société française « Qair » spécialisée dans le développement et le financement de projets d’énergies renouvelables, a annoncé, ce mardi 29 avril 2025, avoir obtenu les premières autorisations du Ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable pour la construction d’une centrale solaire, à Tiznit, d’une capacité de production de 115 GWh par an dès son entrée en service fin 2027. Selon la société, le projet s’inscrit dans le cadre de la loi 13-09, promulguée en 2010, qui vise à promouvoir la production d’énergie à partir de sources renouvelables, sa commercialisation et son exportation par des entités publiques ou privées.
La Direction générale de « Qair « Maroc, Wahba Zniber, a déclaré que « le groupe est fier de contribuer à la transition énergétique du Maroc et de jouer un rôle clé dans la réalisation des projets innovants et durables ».
Cette centrale fait partie d’un projet double incluant également une centrale éolienne à Tétouan. La société « Qair » vise à contribuer au renforcement de la souveraineté énergétique du Maroc en fournissant une énergie propre et fiable aux industries nationales, tout en contribuant à réduire les émissions de dioxyde de carbone de plus de 334 000 tonnes par an.
Un impact économique et social structurant
Au-delà de leurs bénéfices environnementaux, les deux projets constituent un puissant levier de développement économique pour les régions concernées. Ainsi la phase de construction mobilisera environ 740 emplois et la création de 56 postes permanents pour assurer l’exploitation des sites.
Selon l’entreprise française, le projet de la centrale de Tiznit contribuera à la création d’emplois locaux, à la dynamisation du cycle économique grâce au soutien des petites et moyennes entreprises, ainsi qu’au développement de l’infrastructure dans la région, ce qui renforcera l’attractivité de la région pour les investissements liés à l’énergie et à la technologie.
La société « Qair » a affirmé que cette initiative s’inscrit dans une vision plus large visant à soutenir la compétitivité industrielle marocaine et à renforcer la stratégie de décarbonations, un enjeu sur lequel le Maroc mise pour parvenir à une transition énergétique durable avec 52 % d’énergies renouvelables d’ici 2030.
Export d’énergie et projets d’interconnexion internationale
Des observateurs estiment que ce projet pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour Tiznit afin de contribuer à l’avenir à des projets d’interconnexion électrique internationaux, notamment avec l’Europe, compte tenu de l’intérêt croissant des entreprises énergétiques européennes pour les vastes capacités solaires dont regorge la région de Souss-Massa et le Maroc en général.
Dans ce contexte, Mohamed Bouhamidi, expert en affaires énergétiques, a déclaré que l’intérêt européen pour l’investissement dans l’énergie au Maroc s’accroît, compte tenu de projets prometteurs tels que le câble sous-marin entre le Maroc et la Grande-Bretagne. Il a souligné que la plupart des entreprises françaises considèrent le Royaume comme une plateforme stratégique pour la production d’énergie propre et son exportation vers les marchés européens, notamment en raison de la baisse de performance des centrales nucléaires en Europe.
Encouragement légal et incitation fiscale
De son côté, l’expert marocain en énergie, Amine Bennouna, a confirmé que la licence obtenue par « Qair » lui permet de vendre de l’électricité produite en haute tension aux grands industriels, soulignant que la législation marocaine, notamment la loi 13.09, offre un climat juridique encourageant l’investissement dans les énergies renouvelables. Il a ajouté que l’État verse désormais 14 % de la valeur ajoutée pour chaque kilowatt produit à partir de sources renouvelables, ce qui représente une incitation financière importante pour les acteurs privés désireux d’accéder au marché de la production d’électricité au Maroc.