Saoudi El Amalki
Il y a de ces éminentes personnalités de la région Souss Massa et plus précisément de Taroudant qui ont marqué leur éloquent parcours par une sobriété et une vaillance exemplaires.
Feu Othmane Demnati qui vient de passer de vie à trépas, il y a tout juste, un peu plus d‘une semaine, en fut incontestablement un, de par aussi, le sens de responsabilité qu’il n’a pas cessé de cultiver, de son vivant, durant toute son l’existence.
Fils d’un prospecteur minier et agriculteur, Lahoucine Demnati, le regretté Othmane s’est forgé une formation écologique, liée à son attachement à la terre, en Hexagone, puis en Deutschland où il décrocha un diplôme d’ingénieur en sidérurgie qui lui permit par la suite, de jouir de la confiance Royale et de se faire nommer ministre de l’agriculture et de la réforme agraire, en novembre 1981.
Un poste qu’il quitta exactement onze années plus tard, puisqu’il présenta sa démission en novembre 1992. Il fut alors le premier ministre dont la démission fut acceptée dans l’histoire du pays, car d’ordinaire, le Roi procédait à l’éviction des commis de la Haute Sphère. Ce n’est qu’en avril 2002, sous le règne de Sa Majesté Mohammed VI, qu’Othmane Demnati fut confié la Direction de l’Agence Nationale de la Règlementation des Télécommunications (ANRT).
Il était également le premier responsable à assurer la présidence du conseil de la concurrence, créé en décembre 2001, après l’adoption de la loi 06.99 inhérente à la liberté des prix et de la concurrence… Tout un passage aussi digne et ardent, sans fard ni fanfare que le disparu empruntait avec civisme et éloquence. « Feu Othmane Demnati a laissé de bonnes traces à l’échelle nationale et dans le Souss. Il fut une personnalité fort estimable, de bout en bout, au long de ses diverses missions ! », révélait Lahcen Aghjdam, ancien gouverneur, originaire du même patelin. Alors qu’Abdellaziz Brakz, architecte chevronné de la capitale du Souss ne cessait de « louer les immenses qualités humaines et professionnelles de cette sommité qui a honoré ses origines, mais aussi sa patrie, par ses empreintes citoyennes indélébiles ! ». Nous ne pouvons alors que saluer vivement l’âme de cette vaillante personnalité tout en implorant le Tout-puissant de l’avoir regretté en sa Sainte miséricorde.