Sous la pression ininterrompue des enseignants dans la voie publique, le gouvernement finit par céder, en annonçant le gel des statuts unifiés de l’enseignement. Un gain de cause accompagné de promesses qu’il va falloir concrétiser dans les jours qui viennent, notamment lors des rounds de négociations.
Faut-il « jubiler » devant cette « issue salvatrice » qui permettrait avant tout, la reprise des écoles, après quasiment un mois et demi de trêve forcée ? Certes, on se sera soulagé d’avoir peut-être éviter « l’année blanche » qui planait déjà dans les airs, tel un aigle à l’affût de la charogne des prairies sauvages.
Cependant, il ne fait pas de doute non plus, que le bras de fer n’est pas entièrement écarté si l’on sait que la confiance tient toujours sur un bout de fil de ce camp comme de l’autre.
En fait, on se demande comment l’Exécutif pourra éluder le spectre de la dérive scolaire qui guetterait les apprenants si jamais il n’honorait pas ses engagements vis-à-vis du corps enseignant.
Dans ce sens, il est à déplorer tout ce gâchis qui, non seulement avait mis les apprentissages dans l’expectative, mais également créé un climat de tension au sein des ménages désemparés. Le flottement acariâtre dont le gouvernement a fait preuve durant cette gabegie aura porté préjudice à l’un des secteurs les plus sensibles et délicats puisqu’il rassemble tout un peuplement intense, entre enseignants et enseignés, à travers le royaume.
Il n’en reste pas moins vrai que les syndicats de leur part, ne font pas non plus, d’assez de bon sens pour s’en sortir sans beaucoup de dégâts, de par les bribes de division et de divergence qui les accablent en direction des droits suprêmes des générations montantes. Ces escarmouches puériles des uns et des autres du duel gouvernement/syndicat, profitent en fait, aux mouvances de l’extrémisme malveillant qui se faufilent dans les rangs des manifestants pour semer le tollé et la discorde, parmi les foules déchaînées.
Il faudra bien dire, sans nullement verser dans un pessimisme béat, que la question de l’éducation n’est pas sujette aux affronts surenchériques ni aux tribulations politiciennes, encore moins aux saupoudrages de tape à l’œil.
La Nation marocaine a besoin de réelles réformes en fonction du registre d’émergence acquis et au diapason des mutations sociétales opérées dans son parcours. Pour ce faire, elle se devra de se munir de suffisamment de volonté, de se prémunir des assauts malintentionnés et de se démunir des déchets nauséeux qui ne cessent d’infester son école publique !